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17.5.10



RENCONTRE AVEC L'AFRIQUE
Réflexion sur notre chaînon perdu…
mythe réel ou imaginaire ?


L’image, un des outils les plus puissants de l’antiquité, actuellement c’est un des plus grands instruments qui intervient avec la force d’aller directement à nos sentiments et notre inconscient… ce qui représente sa fascination et le péril d’être envahis parfois… sans nous en rendre compte…

L’Afrique continent de « là bas »… a son pouvoir qui nous touche et nous attire dans le plus profond de notre être ici… à travers de cette réalité de l’image ; héritage qu’on reçoit dans le monde occidental depuis toujours…
Comme ça ce fait t’il ?

Le contraste et l’intuition sont nos guides… pour une rencontre virtuelle, pas par hasard, avec le Lesotho, pays de l’Afrique, enclavé au sein de l’Afrique du Sud…
Avec la même surface que la Belgique, pourtant il se trouve à 1400 m d’altitude, le plus haut sommet d’Afrique australe (au sud du Kilimanjaro), reclus au fond de la Cordillère de Drakensberg.
Que se cache-t-il dans ce lieu, enclavé et isolé dans l’étendue de l’Afrique du Sud ?
Qu’est ce qui peut le faire exister, le maintenir… et qu’est-ce qui nous l’a fait découvrir ?

Peut être est-ce le souvenir lointain du beau film « Chaka*», gravé dans ma mémoire ?
Peut être, le fait de venir d’un pays des cordillères… ?
On laisse que la magie de la synchronie soit la ficelle du raccordement pour la rencontre….
Suivant soigneusement des traces qui vont au delà du vraisemblable, ouvrant la voie entre la jungle dans un terrain apparemment difficile, sans route… mais avec beaucoup de respect pour ce miracle oublié appelé …
« Un Royaume dans le ciel »…le Lesotho.

Et voici ce que je trouve différent…et remarquable…

La plus haute alphabétisation de l’Afrique malgré qu’il soit considéré un des pays les plus pauvres…
Le Lesotho a un des taux de contamination du Sida parmi les plus élevés au monde avec une très basse migration, le peuple ne bouge pas…
On trouve un Festival d’art et culture qui offre leur musique, danse, textiles, sceaux postaux.…et l’art rupestre… et un fort ressenti me fait arrêter…
« l’art rupestre : manifestation artistique sur support rocheux. Unique manifestation culturelle de l’humanité poursuivie sans interruption pendant des millénaires, pour parvenir jusqu’à nous sous ses formes multiples, inchangées depuis les origines. »
« Dans le monde entier cet art à été choisi comme le vecteur des mythes sur la création du monde ; il constitue ainsi, un patrimoine unique et précieux…. »
Et dans une information qui se déroule chaque fois plus nettement, il s’ouvre d'emblée une réalité étonnante…qui m’interpelle à continuer…

L’art rupestre, cette création artistique est particulière et essentielle de l’homo Sapiens du début et apparaît partout sur la planète dans une chaîne ininterrompue de plus de 35.000 ans, ce qui constitue un témoin des pratiques religieuses primordiales du début du temps et la seule manifestation tangible…
Souvent considéré un art de pouvoir dont les symboles sont conçus pour faciliter la vie, chercher de l’aide auprès des puissances et avoir une meilleure prise de vue sur le réel comme sur le monde des esprits…
On peut conclure :
ces cérémonies sont un apport de renseignements multiples sur les modes de vie et tout ce qui constitue le monde matériel et spirituel des civilisations disparues ; chaque site est comparable à un musée qui se trouve exposé aux éléments et aux actes de vandalisme.
Il faut considérer que l’art rupestre est devenu en art fossile et l’intérêt relativement récent en plus du manque de moyens, fait que les ensembles qu’il représente soit un patrimoine de la plus grande importance en très grave péril.
Mais la protection de l’art rupestre ne fera de progrès significatifs que dans la mesure où elle sera perçue comme une nécessité absolue et pas seulement dans une optique d’objectifs économiques ou touristiques ; c’est une responsabilité et un choix de la culture au sens le plus large.
Dans l’Afrique le nombre de sites d’art rupestre dépasse les 150.000 ; les plus importants se trouvant au Lesotho.
Ainsi ces approches nous dirigent vers les quêtes les plus détachées, cherchant une cohérence et une synthèse.

1952- on trouve les premières études sur l’art de grottes et son rapport avec le chamanisme, au même temps que certains écrits d’André Leroi-Gourshan. ils sont complètement ignorés.
1960- Andréas Lommel : essaie de comprendre les peinture rupestres et il explique aussi le besoin de le voir et de le comprendre sous la lumière de ce que c’est un chaman.
Au même temps il trouve des similitudes dans les peintures rupestres de la période glaciaire, comme celles des Lascaux, entre l’art quaternaire occidental et L’art de San ; des peintures du Levant espagnol et l’art des Boschimans d’Afrique du Sud ; et certainement comme étant toutes chamaniques.

Cette notion d’art Universel dont la motivation unique est indépendante des cultures, en constituant un art anhistorique, intemporel.

On arrive pour la première fois, à un fondement global signifiant, qui prends forme et force, beaucoup plus tard…

1992 Noël Smith pour sauvegarder les expressions du comparatisme linéaire historique suggère à propos de l’art rupestre, de l’ancrer sur un fond biologique commun à l’humanité, en affirmant que les processus d’inspiration ne seraient pas un produit des cultures , mais de la nature humaine.
Exactement c’est que répéteront plus tard Jean Clottes et notamment James David Lewis-Williams (1996), ce dernier considérant l’art rupestre d’Afrique du Sud essentiellement chamanique.
Et la suite du chamanisme universellement associé aux états altérés de conscience est aussi de plus en plus enrichie par un argument neuro-psychologique prit des expériences des années 60, où on trouve chez Micael Harner une thèse sur l’affirmation que l’existence du chamanisme serait due à une disposition innée propre à l’homo-sapiens et susceptible d’être activée en tous lieux, personnes et époques.

C’est à partir de tout ceci, que Lewis-Williams à travers le vaste répertoire rupestre, propose l’écriture d’un véritable et avéré mythe fondateur pour l’Afrique du Sud qui se trouverait vivant et présent dans un avenir proche…

On estime actuellement à plus de 15.000 le nombre de sites rupestres connus en Afrique du Sud où l’analyse de Lewis Williams pour fonder sa théorie sur 52 reproductions de documents dont une vingtaine du Nord-Drakensberg et sept relevées au Lesotho, ils sont couronnées par l’exemple pris en rapport avec des groupes Sotho.
Pourtant le Lesotho malgré son importance, ne figure pas dans la liste des 13 sites d’art rupestre du Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Finalement c’est Lewis Williams qui considère la vision d’une probable Unité générale de l’art qu’on trouve dans le dictionnaire de l’Encyclopedia Universalis consacré à l’art préhistorique d’Afrique Australe.

Cette universalisation laisse le chamanisme à travers la peinture rupestre, où l’art, la science et le rite, constituent une vraie « re-ligare » , comme un patrimoine spirituel apte à s’intégrer et régénérer un Occident vieilli, par le biais des arts-thérapies, d’expériences intérieures qui nous adressent au syncrétisme de toutes les expériences et pratiques culturelles réalisées isolées unes des autres…dans les différents domaines…

Pourrait-il donc expliquer la présence de cet art et son pouvoir rayonnant, l’existence d’un peuple et constituer son soutien spirituel ?

Est ce que cet art chaman est capable pas seulement d’être une source locale, sinon créer une chaîne énergétique liée avec toutes les autres manifestations d’art rupestre d’Afrique et du monde, comme un réseau protecteur pour le bien de l’espèce et toute la planète ?

Face à l’évidence de risques dans l’équilibre de l’écosystème planétaire et de l’espèce humaine actuelle, c’est une nécessité évidente de nous introduire consciemment dans des sources qui nous relient à une conception d’universalité encodée dans l’art propre des origines ; information clé qui serait une contribution de grande importance pour trouver une issue possible à la crise organique culturelle et la survie de notre civilisation.

Les humains et les sociétés fonctionnent par cycles, et ces cycles sont le reflet du ciel, par les positions des planètes, et de la Lune tournant autour du Soleil. Ce qui nous donne des caractéristiques spécifiques internes et extérieurement; dans nos corps, dans notre esprit et notre environnement.

Lorsque l’axe de la Terre s’est incliné il y a 11 500 ans, les nouvelles saisons ont rendu l'agriculture nécessaire à la survie humaine, et peu à peu les chasseurs-cueilleurs ont renoncé à leurs modes de vie qui étaient en harmonie avec la nature.

Est ce que ce nouveau changement de l’axe planétaire, actuel, nous ramène au début des cycles, au retour, maintenant avec une nouvelle conscience de vie et survie …?

Serait-il le moment donc, de retrouver le vrai sens d’un patrimoine, d’une sorte de pouvoir vraiment humain, chaînon d’intégration, maintenant, pour le bien de notre continuité comme espèce ?


Ils sont là… de l’Afrique vers le monde… partout…

Le langage de l’art de l’unité à l’intérieur de la terre, à l’intérieur de nous, de nos cœurs, nous attend…
C’est à nous de décider de notre réalité…

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* film basé sur une œuvre d’un écrivain du Lesotho:

Thomas Mofolo (1876-1948)


Eleonora Godoy Divin
1160 Bruxelles

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